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Comment vivre Pâques : Semaine Sainte et après…


Voici la lettre de notre Père Evêque :



Évêché d’Agen
5, rue Roger Johan - 47000 Agen
( 05.53.66.10.23


Agen, le 30 mars 2020


Aux Prêtres


Consignes pour les célébrations de la Semaine Sainte et le temps de Pâques

Chers frères prêtres,

Voici ce que je propose pour les célébrations à venir :

·        La bénédiction des rameaux, ne pouvant avoir lieu dimanche prochain, 5 avril, elle sera reportée dans les paroisses le dimanche après le confinement ou le dimanche suivant (je vous repréciserai la date exacte).
Cette bénédiction (celle du missel romain) pourra être associée à l’Asperges ;

·        La messe chrismale, réunissant tout le diocèse à la cathédrale autour des prêtres et des diacres est reportée au jeudi 28 mai à 19 h. D'ici on utilisera l’huile des malades et des catéchumènes et le saint- chrême de cette année ;

·        Les sacrements de l’initiation chrétienne pour les catéchumènes et les bénis non initiés se fera dans chaque paroisse à la Vigile de la Pentecôte ou le jour de la Pentecôte ;

·        Pour le Triduum et la solennité de Pâques, voici ce que préconise par décret la Congrégation pour le Culte Divin :

« En considération du fait que la date de Pâques ne peut pas être transférée, dans les pays touchés par la maladie, où des restrictions sur les rassemblements et les mouvements de personnes sont prévues, les Évêques et les Prêtres célébreront les rites de la Semaine Sainte sans la présence du peuple et dans un endroit approprié, en évitant la concélébration et en omettant l'échange de paix.

Les fidèles seront informés de l'heure du début des célébrations afin de pouvoir s'unir en prière dans leurs propres maisons. Les moyens de communication télématiques en direct, et non enregistrés, pourront être utiles. Dans tous les cas, il reste important de consacrer suffisamment de temps à la prière, en valorisant surtout la Liturgia Horarum.

·        Jeudi Saint. Le lavement des pieds, déjà facultatif, est omis. À la fin de la Messe en Mémoire de la Cène du Seigneur, on omet aussi la procession, et le Saint-Sacrement sera conservé dans le tabernacle. En ce jour, on concède exceptionnellement à tous les prêtres la faculté de célébrer la Messe dans un endroit approprié, sans la présence du peuple.

·        Vendredi Saint. Dans la prière universelle, les Évêques veilleront à préparer une intention spéciale pour ceux qui se trouvent dans une situation de désarroi, pour les malades, les défunts (cf. Missale Romanum). L'adoration de la Croix par le baiser sera limitée au célébrant seulement.

·        Vigile Pascale. Elle n'est célébrée que dans les églises Cathédrales et Paroissiales. Pour la liturgie baptismale, seul le renouvellement des promesses baptismales sera maintenu (cf. Missale Romanum). »

Suivre ces consignes est une nécessité. Il y va de notre santé et de celle de notre entourage. De ce fait, les célébrations de la Semaine Sainte et de Pâques se vivront dans un climat particulier d’isolement. Que cela soit l’occasion d’une plus grande attention à vos paroissiens !

Pensez aussi à vous mêmes ! Dans la liturgie, la présidence des célébrations est tellement liée à notre ministère que c’est une grande souffrance d’être totalement confinés et privés du peuple chrétien. Le pape, marchant seul l’autre soir sur la place Saint-Pierre, est pour nous un exemple de sagesse et d’humilité. La prière prend aussi tout son sens.

Bon courage ! Fraternellement.





+ Hubert HERBRETEAU
Évêque d’Agen



Les Rameaux : méditation du Père Évêque

Jésus est le béni de Dieu
Méditation pour le dimanche des Rameaux 

Le drame de la passion de Jésus ne commence pas avec son entrée à Jérusalem le jour des Rameaux. Les évangiles nous racontent que, dès le début de sa prédication, les accusations ont été nombreuses.

Pourquoi Jésus est-il mort ?
On reproche à Jésus de fréquenter les malades et les pécheurs, de transgresser les lois, celle du repos du sabbat, celle du pur et de l'impur (il était interdit par exemple de toucher les lépreux). On n’admet pas qu’il fréquente les étrangers (la Samaritaine). On l'accuse de glouton et d'ivrogne parce qu'il mange avec les pécheurs. Surtout, de quel droit pardonne-t-il les péchés ? Dieu seul peut pardonner. On ne reconnaît pas en lui le Messie attendu. On espérait qu’un libérateur viendrait délivrer le peuple de l'occupant romain. Pour couronner le tout, ce Jésus se prétend Fils de Dieu. La liste des accusations est donc longue.

Et les foules qui accouraient vers lui sont devenues changeantes. Après l’émerveillement, l’admiration apparaissent le rejet, l’exclusion, la violence. Cet homme Jésus mérite la mort ! C’est un malfaiteur. Il doit mourir sur une croix.

Autour de Jésus, c'est une véritable ambiance de procès qui s’est mise en place peu à peu. Très vite Jésus va devenir le maudit de tous. On cherche à le piéger, à le prendre en défaut. On le poursuit, on le traque, on cherche à lui faire du mal.

Jésus dit même à ceux qui lui veulent lui jeter des pierres : « J'ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pourquoi voulez-vous me lapider ? » (Jn 10, 31-32).

Jésus est devenu le maudit de tous que l'on cherche à arrêter, le prophète que l'on veut assassiner. Alors qu’il est passé en faisant le bien, en guérissant les malades, en redonnant espoir aux gens. Les raisons de la mise à mort de Jésus sont objectivement connues. On pourrait les trouver en parcourant les quatre évangiles.

Pour nos péchés
Mais n’oublions pas la cause principale. Jésus a subi la Passion et a été mis à mort « pour nos péchés ».

Pour nos péchés. Avez-vous mesuré la portée d'une telle affirmation ? L'amour infini de Dieu pour l'humanité tout entière va jusqu'à s'engager pour nous sauver de la mort et du péché. Comme le dit saint Paul aux Philippiens (deuxième lecture du dimanche de la Passion) : « Il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2, 7-8).

Comprenons cela : celui qui était considéré comme le maudit des hommes a eu la faveur de Dieu. Il est le béni de Dieu, le Fils bien-aimé qui offre sa vie au Père et qui se livre pour notre salut.

Au début de cette Semaine Sainte, comprenons bien que la réconciliation avec Dieu est acquise dans la mort et la Résurrection du Christ.

Jésus est mort pour des raisons historiques que nous décrivent les quatre évangiles. Mais la raison principale est celle-ci : il est mort pour le salut du monde.

Quelques pistes pour notre prière :

Nous commençons aujourd’hui la grande Semaine Sainte. Je vous invite à lire et à méditer aujourd’hui le récit de la Passion de Jésus dans l’évangile de Matthieu.

Que cette lecture soit l’occasion de vous rappeler, pour en vivre pleinement, ce qu’était la foi des premiers chrétiens et celle qui est la nôtre aujourd’hui :
Jésus de Nazareth est passé sur notre terre en faisant le bien.
Il a été condamné et mis à mort sur une croix comme un malfaiteur. Il est devenu le maudit des hommes.
Mais Dieu lui a donné raison. Le maudit des hommes est le béni de Dieu. Il est ressuscité et vivant.
Tout cela par amour nous, pour le pardon des péchés, pour notre salut.

Un commentaire du pape Benoît XVI pour soutenir notre méditation :


« “Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le royaume qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le royaume qui vient, de notre père David ! Hosanna au plus haut des cieux !” (Mc 11, 9s ; cf. Ps 118, 25s). Cette acclamation est rapportée par les quatre évangélistes, même si c’est avec leurs variantes spécifiques. (…) La liturgie chrétienne a accueilli cette salutation en l’interprétant selon la foi pascale de l’Église. (…). Probablement déjà au temps de Jésus, la parole avait aussi acquis une signification messianique. Dans l’exclamation “Hosanna” nous pouvons ainsi reconnaître une expression des multiples sentiments aussi bien des pèlerins venus avec Jésus que de ses disciples : une joyeuse louange à Dieu au moment de cette entrée ; l’espérance qu’arrive l’heure du Messie et en même temps la demande que se réalise de nouveau le règne de David et avec lui le règne de Dieu sur Israël » (Joseph Ratzinger, Jésus de Nazareth, éditions du Rocher, p. 20).

On peut écouter aussi La Passion selon saint Matthieu - Jean-Sébastien Bach



+ Hubert Herbreteau Évêque d’Agen

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